LA RACE SALERS



Emblématique ou symbolique du Cantal, la Salers n'est pas la Reine des monts d'Auvergne pour rien.
Avant de vous présenter l'histoire et les caractéristiques de cette belle à la robe acajou, nous allons vous conter une légende qui circule dans notre beau pays.

" Il y a quelques millions d'années, le Bon Dieu, assis sur son nuage en compagnie de Saint Pierre, contemplait le volcan du Cantal.
D'épaisses langues de laves s'épandaient autour de l'énorme cratère qui crachait feu et flammes, projetant parfois de magnifiques chapelets de boules rougeoyantes qui dévalaient les flancs de l'abrupt édifice.
Le Bon Dieu trouva cela du plus bel effet. Saint Pierre lui dit :
-Quel dommage Seigneur! Quand ce beau volcan sera éteint, que restera-t-il de tes magnifiques couleurs.
-Tu as raison Pierre, lui répondit le Très Haut.
Puis après réflexion, il déclara : De ces boules rouges, je vais faire des vaches et elles pourront ainsi parcourir à loisir ces magnifiques montagnes que je couvrirai d'herbe grasse.
Puis plus tard Dieu créa l'Auvergnat et lui confia ce vaste territoire encore chaud! "

Une origine ancienne

L’historique des hommes de la zone " berceau " de la race Salers, montre que le premier peuple connu de cette région était constitué d’un mélange de Celtes et d’Ibères. L’existence de cette souche ibérique laisse penser q’une migration de population a eu lieu à une époque lointaine, migration qui se faisait systématiquement accompagnée du bétail.

Ainsi, plusieurs hypothèses se sont succédées quant à l’origine de la race Salers.

  • Au sud ouest de la péninsule ibérique, les "retintas" espagnoles, ainsi que les "alentejana" et "algarvia" au Portugal ont une forme de cornage similaire au vaches Salers (pour les femelles), une couleur de robe et une pigmentation très voisines. Conséquence du climat chaud et sec sans doute, le poil est ras, contrairement à la Salers.
    Des historiens contemporains espagnols pensent ainsi que le rameau serait venu par l’Egypte, l’Afrique du Nord, Gibraltar et l’Espagne. Pour cela, ils se basent sur les peintures égyptiennes, ainsi que sur celles des grottes de Tassli en Afrique.
     

  • En Grande Bretagne, la race de "North-Devon", bien que plus petite du fait de la sélection anglaise, à la même robe, le même poil et la même forme de tête que les Salers. Les soldats romains auraient amené ce bétail du Massif-Central.
Ces deux hypothèses pourraient confirmer l’idée que le rameau Salers est issu de la péninsule ibérique, pour migrer vers la France, puis vers les îles Britanniques. Certains auteurs latins situent cette deuxième migration à l’époque de la conquête romaine.
Quoiqu’il en soit, la naissance de la race Salers est lointaine, puisque l’auteur Pline l’Ancien (23 après JC) évoque déjà dans ses écrits les meules de fromages amenées vers Rome par les soldats romains. Ne dit-on pas "la Salers, une race venue de l’orée des temps" ?

Evolution de la race

Le début de l’amélioration génétique…

Le milieu du 19e siècle est une grande époque pour l’amélioration des races françaises ; c’est l’apparition des méthodes de sélection anglaises, avec un vaste échange d’idées entre les propriétaires avertis.
Deux tendances se dégagent alors en race Salers.
La ferme école de St Angeau (Cantal) tente des croisements avec les races anglaises de Devon, Durham et West Highand, mais les sujets produits meurent tuberculose pulmonaire.
Vers les années 1850, Tyssandier d’Escous est officiellement considéré comme le " fondateur de la race Salers ". Farouche adversaire de la contribution des autres races pour l’amélioration de la Salers, Tyssandier d'Escous prêche la sélection par l’accouplement des meilleurs sujets entre eux et l’amélioration de l’alimentation. Mettant en pratique ses théories sur les domaines de la région de Salers (village du Cantal), recrutant en permanence de nouveaux adhérents à ses méthodes, il réussit très vite à donner un grand renom aux animaux provenant du canton de Salers. Il rend ainsi inattaquable l’appellation de Race Salers qui succédait à celle de Race Auvergnate.



C’est également lui qui met en place le premier concours départemental de la race à Salers le 17 août 1853 à Salers.
Le Herd-Book Salers est crée en 1906. A cette époque, la région de Salers n’est plus la seule à promouvoir la race et à présenter des animaux d’excellente qualité. Les premiers standards (ou descriptifs) de la race sont instaurés, mais ils restent encore très succincts. Ce n’est qu’en 1925 que les premières tables de pointage apparaissent. Celles ci sont utilisées pour la commission d’inscription des animaux. A cette époque, la race Salers est mixte, puisqu’elle est apte à produire à la fois du lait, de la viande et du travail.

…avant une phase de déclin.

Puis dans les années 60 arrivent le début de la mécanisation mais aussi et surtout les races laitières spécialisées. La race Salers est alors délaissée, et la production fromagère locale voit ses cours baisser. De plus, le système traditionnel (qui nécessite la présence du veau pour la traite) est trop générateur de main d’œuvre et fait de moins en moins d’adeptes.
Dans ce contexte, la race Salers doit sa survie à la production de broutards* qui partent vers l’Italie, pays très demandeur de ce type d’animaux, mais aussi dans les régions de l’est de la France. De plus, la production de viande bovine à partir d’animaux jeunes (18-24 mois) fait son apparition et s’avère plus rentable économiquement que la production de bœufs.
Dans les années 1970, la race Salers, comme les autres races bovines, n’échappe pas à la brucellose. Un certain nombre d'exploitations du Cantal sont touchées. L’extension de la race aux autres territoires français, notamment vers l’est, est alors ralentie.

Mais un fort développement hors berceau !

La race Salers, partant de l’Ouest du département du Cantal, s’est développée sur une partie plus ou moins importante des départements de la Haute-Loire, du Puy de Dôme, de la Corrèze, du Lot et de l’Aveyron. Son berceau d’origine est donc situé principalement en Auvergne. Cependant, les qualités maternelles et qualités d’élevage de la Salers la font connaître hors berceau. L’intérêt porté à la race dépasse même les frontières et de nombreux pays étrangers découvrent les fabuleux atouts de la Salers. Elle est aujourd’hui présente sur les 5 continents dans 25 pays.





Caractéristiques

Le standard de la race salers

Le standard de la race Salers a été défini pour la première fois dans les années 1900. Aux origines, il était fixé pour une exploitation de race Salers dans le Cantal, d’une part pour un système traditionnel lait-broutard, et d’autre part pour une production de lait-veau de boucherie (Cantal et zones périphérique).
Aujourd’hui, il existe une production de broutards élevés " sous la mère " en système allaitant, qui a justifié la mise au point d’une table de pointage en 1981. Le standard est donc adapté à un système de production donné et fait partie des fondements du programme d’amélioration génétique de la race. Le standard de la race Salers a été rediscuté en début d’année 2002, afin de l’adapter au marché actuel et futur.

Rusticité

Aptitude à la marche — qualité des aplombs

Le caractère rustique de la Salers s’est forgé au fil du temps. Autrefois utilisée pour la production d’animaux de trait, actrice majeure de la transhumance, la Salers permet aujourd’hui la valorisation des parcours et des pâturages. Son passé et son présent ont ainsi contribué à développer ses membres et ses pieds.
Grâce à ses onglons noirs et ses excellents aplombs, la Salers peut aborder n’importe quel terrain, qu’il soit caillouteux ou humide, sans être sujette au boiterie. Elle peut ainsi supporter une très longue période en stabulation entravée ou sur caillebotis* durant l’hiver.
La race s’acclimate donc aussi bien aux conditions d’élevage extensif qu’intensif.

Résistance au climat

La couleur acajou de la robe et le caractère rustique de la race lui assurent une excellente résistance à la chaleur. C’est pourquoi la race a pu s’adapter à des pays comme le Texas, le Portugal (+30°c). Mais la Salers est également capable de résister aux hivers froids et rigoureux grâce son poil long et frisé, comme le témoigne sa présence dans les montagnes rocheuses du Canada et en Russie (-20°c).
La Salers peut donc vivre sous des conditions climatiques difficiles et ne craint pas les fortes variations de température (de — 15 à 30 °C), ce qui lui permet de pâturer sur les hauts plateaux d’estives du Massif Central. De plus, la pigmentation brune de ses muqueuses lui évite les gerçures au pis et les affections oculaires.

Résistance aux variations alimentaires

La Salers est capable de mobiliser ses réserves corporelles pendant une période de pénurie alimentaire, ceci afin d’assurer une production laitière suffisante pour nourrir son veau. Ses réserves sont rapidement reconstituées en période d’herbe. C'est l'effet "accordéon", la race s’adapte ainsi très bien à des conditions alimentaires difficiles, tout en maintenant sa production laitière.

Qualités maternelles

Fertilité, fécondité et longévité

Les qualités maternelles de la Salers permettent de garantir la production d’un veau lourd sevré par vache et par an, sans complémentation et en toute tranquillité. En effet, l’intervalle moyen entre deux vêlages est de 376 jours. La gestation durant environ 280 jours, la Salers permet à l’éleveur de réduire au maximum les périodes improductives.
La Salers étant capable de vivre parfois plus de 10 ans, ces résultats font de la race la championne en matière de productivité numérique (nombre de veaux sevrés dans la vie d’une vache).

Facilité de vêlage

L’atout majeur de la race est l’aptitude au vêlage facile (c'est-à-dire sans aucune intervention extérieure). Grâce à son bassin légèrement incliné et surtout à son ouverture pelvienne exceptionnelle et inégalée, la Salers ne connaît pas de difficulté de vêlage. Il en est de même pour les vêlages issus de croisements avec des taureaux à fort développement musculaire de race à viande.
" Dormez Tranquille, Elevez salers " est ainsi un des slogans des plus appropriés. " La vache allaitante du 3ème Millénaire ", comme l’ont surnommée les éleveurs, assure la tranquillité au moment des vêlages, été comme hiver. De plus, la Salers est une vache très maternelle, qui surveille et protège son veau.



Production laitière

En système traditionnel, c'est-à-dire lorsque la vache est traite pour la fabrication du fromage (ce qui concerne environ 5 % du cheptel), la Salers peut produire jusqu’à 3000 kg de lait par an. Son lait possède des qualités exceptionnelles pour la transformation en fromages, d’où l’existence de plusieurs produits sous AOC (Appellations d’Origine Contrôlées) : Cantal, Salers et St Nectaire.
Principalement utilisée en système allaitant pour la production de viande, les aptitudes laitières de la race évitent à l’éleveur de complémenter l’alimentation des veaux, et font de la Salers la meilleure des nourrices des vaches allaitantes.

Qualités de production

Des veaux sevrés lourds, sans complémentation

En race pure, la croissance ou GMQ (Gain Moyen Quotidien) des veaux se situe entre 1000 et 1100 g/jour pour les mâles et entre 900 et 1000 g/jour pour les femelles. Ces croissances permettent d’obtenir un poids minimum au sevrage de 320 kg pour les mâles et 300 kg pour les femelles, sans complémentation des veaux par du concentré (le lait de la mère suffit).
En croisement avec un taureau de race à viande, la croissance moyenne des veaux est améliorée d’environ 100 g par rapport aux performances en race pure.

Une production de qualité

Les animaux ainsi obtenus sont très demandés pour produire des taurillons* dans les ateliers d’engraissement. Leur précocité, la couleur, le grain et le persillé de leur viande sont autant de qualités reconnues et appréciées des professionnels de la distribution.
NB : pour plus de détails sur les performances de la race, consultez la rubrique 4 "Données techniques"
*Taurillons : mâle non castré âgé de 18 à 24 mois, qui a suivit une phase d’engraissement après le sevrage (poids vif de 600 à 700 kg).

effectifs

La Salers est actuellement présente sur la majorité des départements français, avec un effectif total de 205 041 têtes en 2010 (BDNI 2010). Elle est notamment bien implantée dans les régions Lorraine, Champagne-Ardennes, Picardie, Normandie et Bretagne.
Le Nord-Est de la France a été la première région a utiliser la Salers en système allaitant extensif. Puis le phénomène s’est étendu aux 4 coins de la France, la Salers prouvant son intérêt par ses qualités maternelles, notamment sa facilité de vêlage. Cet atout, conjugué aux bons résultats enregistrés en engraissement de taurillons* dans l’est et dans l’ouest de la France, poussent les éleveurs à s’interroger et à s’intéresser à la Salers. Ceci va insuffler un nouveau dynamisme à la race, et "réveiller" les sélectionneurs cantaliens, qui vont se repositionner pour proposer une offre de qualité en reproducteurs.
Avec un effectif de plus de 100 000 vaches, le cantal reste le département "phare" de la race Salers.

SOURCE : www.salers.org



47 commentaires:

  1. vive la salers!!! :-) F.L

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  2. très belle race la salers tg

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  3. belle race !!!!!!!!!!vive la salers!!!!!!!

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  4. magnifique race =) avec une tres belle photo VIVE LA SALERS !!!!!! v.s

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  5. La plus belle des races!

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  6. rien ne vaut la race salers

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  7. Vive la plus belle ....Vive la Salers

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  8. Elevez salers dormez tranquille^^!

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  9. Très belle et intéressante présentation... La rusticité et la beauté de cette race font de la Salers une race d'avenir face à la présente nécessité d'évolution des modes de production vers des systèmes moins fragiles (aléas climatiques), moins couteux et plus autonomes (augmentation permanente du coût des céréales, des matières premières en général...) et de qualités gustatives et sanitaires irréprochables (une bête naturellement en bonne santé est plus naturelle et à déguster...)... Bravo pour ce superbe blog !

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  10. La reine des races c'est qui ???? c'est bien sur la SALERS toujours et encore !!!

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  11. La race salers la reine des montagnes cantaliennes !!

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    1. super blog vive la Salers très belle race! bonne chance vive les 1ere pros on est tous avec vous

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  12. Une très joli vache, la reine, l'esprit du cantal !!

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  13. Très bonne vache dans tous les sens du terme !!

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  14. vive les salers!!!!!!!!

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  15. La plus belle race!!!

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  16. la race des salers, l'esprit du Cantal !!!

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  17. la salers on en est ts vache !

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  18. La salers,est la race plus belle de France,elle a du bon lait et une bonne forme.
    C'est la vache du Cantal,elle represente le 1-5 au France.

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  19. La salers plus qu' une race une passion!!!!!<33

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  20. superbe race aux caractéristiques exceptionnels:p

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  21. la race la plus exceptionnel qui puisse existé au monde

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  22. la salers a telement d'avantages que l'on oublie les défauts (il n' y en a pas);)

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  23. Super blog avec de très belle photos :) et surtout la Salers une des plus belle race :)

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  24. une tres belle race qui merite de gagner

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  26. Bonne Chance aux 1eres pro !!!!

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  27. les broutards sont bons et la présentation est bien détaillée

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  28. La meilleure des races !

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  29. bravo les jeunes, rendez vous au salon pour l'(apéro)

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  30. bravo aux jeunes et vive la SALERS

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  31. très bon travail, félicitations pour la richesse de votre blog sur un sujet aussi intéressant que peut-être la vache Salers. Bonne continuation

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  32. Bravo pour tous ce travail

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  33. Très beau travail,il est très bien construit

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  34. merci pour toutes ces informations sur la race salers, qui m'ont permis d'en apprendre beaucoup sur cette race
    bon, ok, je suis une inconditionnelle de fromages, donc je suis à 100% favorable pour tout le travail que vous accomplissez pour des produits de qualité , et l'entretien de cette race
    en deux mots : " élevez salers!!!"
    juju

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  35. Elevez Salers dormez tranquille !

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  36. merci pour se beau texte qui nous explique bien sur la salers !!!!

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